03 - Développe le leadership de ta marque créative !

Podcast

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Date
4/3/2022
Durée
35mn 38sec

Intro

Aujourd’hui, on va mettre les pieds dans le plat, et parler d’un sujet pas très agréable, mais hautement nécessaire : le leadership en business. On va démystifier un peu ce que ce termes mangé à toutes les sauces signifie, et on va surtout explorer comment développer ton leadership peut servir ta marque créative pour te construire un business beaucoup plus rentable et kiffant.

Donc ! Le leadership, c’est quoi ? Perso, il y a encore un an, quand j’entendais ce mot j’avais presque des hauts le coeur. Si tu me suis sur les réseaux ou que tu as écouté l’épisode pilote du podcast, tu sais que je suis anarchiste. Mes valeurs de très très gauches et mon éducation faisaient que ce mot ne me renvoyait que tous les côtés ignobles du pouvoir, au sens large du terme. Tout de suite, je m’imaginais le Loup de Wall Street ou Bernard Arnault et clairement…c’étaient pas des visions kiffantes à mon sens.Si toi aussi tu fais partie de la communauté des entrepreneureuses créatives et créatifs, ce que t’évoque les mots leadership, marketing ou vente n’est probablement pas très positif !

Je suis allée faire quelques recherches quant à la définition de “leadership” et c’est assez intéressant de voir les différences. Le Petit Larousse nous dit pour le mot “leader” : “personne qui est à la tête d’un parti politique, d’un mouvement ou d’un groupe. Dans un contexte sportif, équipe qui domine. Entreprise, groupe ou produit qui occupe la première place dans un domaine.” Et “leadership” est donc enregistré comme : “fonction de leader, position dominante”.

Ouais. Et après on s’étonne que ces mots soient largement utilisés de façon péjorative…(rires)Là où c’est intéressant, c’est si on compare avec des définitions du côté Canadien et États-Uniens. Sur le site l’université de Sherbrooke au Québec, on parle de leadership comme étant la capacité d’un individu à : “mener ou conduire d'autres individus ou organisations dans le but d'atteindre certains objectifs. On dira alors qu'un leader est quelqu'un qui est capable de guider, d'influencer et d'inspirer.”

Pour avoir vécu 6 ans au Québec, je peux te dire qu’à titre personnel, j’ai été bluffée de voir à quel point c’est davantage vu comme une qualité, comme un atout chez une personne de faire preuve de leadership. On utilise le terme presque comme un synonyme de confiance en soi. Une personne qui a du leadership va s’affirmer davantage, savoir driver un projet etc.

Et c’est là où ça devient intéressant pour ta marque et ton business !

Identifier les comportements qui nuisent à nos business

Je pense que 95% des freelances avec qui j’ai pu échangé, (et je m’inclus dans ce pourcentage) ont ou ont eu peur de ce mot et peinent à s’imposer dans leur business plus que dans d’autres domaines. Et j’ai vraiment envie d’aller creuser. Pourquoi est-ce qu’en tant qu’illustrateurice, graphiste, designer, on arrive généralement moins à s’imposer que dans des domaines non créatifs ?

Ma théorie, et j’insiste sur “théorie” hein : je n’ai pas la prétention d’avancer ça comme une vérité, c’est que les métiers créatifs sont souvent associés à des hobbies. À des passions.

Perso, j’ai fait un Bac littéraire option histoire de l’Art, et je me souviens encore trèèès bien des réflexions qu’on se prenait de la part des filières S. “Les L c’est des loosers, ça c’est même pas faire des maths, ça va servir à quoi dans la société de lire et dessiner ??”Ouais. Fuuun. (rire)J’avais même un ami que ces parents on forcé à aller en S parce que la filière L, je cite “ça n’ouvre aucune porte”.

Et après on s’étonne que les graphistes soient moins pris au sérieux que les développeurs web ? Franchement tout est là, comment peut-on arriver à se prendre au sérieux quand la société nous a inculqué toute notre vie que les métiers créatifs c’étaient soit pour une élite privilégiée de “vrais artistes”, soit pour les “loosers”.Je pense qu’il n’y a que les gens qui ont eu la chance d’avoir des parents créatifs ou de baigner dans les milieux des Arts, qui échappent un peu à ces barrières mentales (rire).Après, il faut nuancer hein…et actuellement ces idées pré-conçues tendent à diminuer, mais je crois que c’est encore très fort dans l’inconscient collectif.

Par exemple, entre “je suis avocate” et “je suis illustratrice”, qui va être prise le plus au sérieux tu penses ? Certainement l’avocate. On a des décennies de préjugés à déconstruire, et ça va pas se faire un deux semaines !

Donc en attendant, commet fait-on pour se réapproprier cette notion de leadership quand on a une marque créative ? Comment fait-on pour apprendre à se percevoir en tant que réelle cheffe d’entreprise ? Et bien en général, on galère ! (rires)

Plus sérieusement, il y a de multiples façons d’apprendre à s’affirmer et de faire une place à notre leadership, et selon moi ça passe d’abord par identifier les conséquences des préjugés dans notre comportement.

Par exemple, combien de fois par semaine est-ce que tu dis : “ma ptite entreprise”, “mon petit business”. Pour le coup, même en anglais c’est la galère, avec les termes “small business” et “small business owner”. Alors oui, j’ai bien conscience que ça désigne aussi la taille réelle d’une entreprise à une ou deux personnes comparativement à une PME de plusieurs dizaines d’employé.es.

Mais je suis désolée hein, les termes “petit” ou “small” en anglais, ce sont bel et bien des termes réducteurs. Et les utiliser pour se définir soi-même, c’est dire à notre cerveau : je joue petit. J’ai un petit business. Alors que la plupart d’entre nous travaillons tout autant sinon plus qu’un ou une cheffe d’entreprise de PME.

Avoir une marque créative et en vivre, c’est non seulement créer et faire ce pourquoi on est douées, mais c’est aussi apprendre à vendre nos créations ou nos services, à gérer nos clients clientes, à prospecter, souvent ça signifie aussi gérer notre communication nous-même, notre site web, notre comptabilité, bref, ça demande tout simplement de savoir gérer une entreprise !

Alors j’aimerais qu’on arrête de qualifier nos business de “petites entreprises”. Tu es à la tête d’une VRAIE entreprise, qui peut totalement avoir vocation à grandir et générer des milliers d’euros par mois si tu en as envie !!

L’autre conséquences hyper nocive selon moi, et que j’ai vécu pendant longtemps, c’est la peur de s’affirmer face à nos prospects, et la réticence à instaurer un cadre légal concret par peur de les faire fuir. Toi qui m’écoutes, faisons un petit test : est-ce que tu fais toujours signer un contrat et des conditions générales de vente ? Si oui, combien de temps as-tu laissé couler avant de le faire ou de même savoir qu’il faut le faire ? Et si non, ben..il est temps mon moxie ! (rires)

Je dis ça avec bienveillance et sans jugement hein, j’ai moi-même passé des mois et des mois à simplement faire signer un devis très sommaire. C’est un peu comme si on voulait vivre de nos activités, tout en ayant peur de vendre et du côté administratif, parce que se sont des notions rattachés à des domaines a priori loins des nôtres. Et après, on s’étonne d’avoir des clients / clientes qui ne respectent pas nos limites et qui ne valorisent pas nos expertises. Mais tout est dans l’image qu’on renvoie ! Bon, pas “tout”, il y a aussi juste des personnes relous hein, on va pas se mentir !Mais ce que je veux dire, c’est que si on ne se prend pas nous-même au sérieux, si on ne prend pas nous-même une position affirmée dans notre communication et dans notre travail, on peut difficilement attendre de nos clients / clientes qu’iels le fassent !

Bon, là c’est le moment où je te raconte une petite anecdote pour dédramatiser et surtout te prouver que OUI c’est possible de sortir de ces schémas nocifs et d’apprendre à s’affirmer, à notre rythme. Quand je me suis lancée en freelance, j’ai commencé en tant que web designer ui-ux. Je faisais des interfaces et des sites web. Le premier “vrai” site web que j’ai vendu, je l’ai vendu 500€. À un directeur marketing qui allait s’en servir pour vendre des coaching de haut vol à des entrepreneureuses qui généraient des centaines de milliers d’euros par an. Clairement, je n’avais aucune notion de “retour sur investissement”, et j’ai facturé en pensant que ça valait ça, parce que ça allait me prendre tant de temps.

Disclaimer : facturer à l’heure ou au temps qu’une mission prend, c’est la pire chose que tu puisses faire à ton business ! Facturer à l’heure, c’est une conséquence toxique du salariat.Ce que tu facture, ce n’est pas seulement le produit fini et le temps que ça va te prendre. Ce que tu dois facturer, c’est ton expertise, c’est la valeur de ce que tu vas apporter à la personne avec laquelle tu travailles, ce sont les années de formations et les outils que tu payent pour pouvoir travailler. Bref, ce que tu dois facturer, c’est toute la partie cachée de l’iceberg. Pas juste le bout qui dépasse et que les clients / clientes peuvent voir et mesurer.

Et c’est à nous de mettre tout ça en valeur et d’expliquer à nos prospects qu’iels payent pour cette expertise-là, et pas juste pour un énième site web ou un énième logo. C’est hyper difficile à faire parce que l’expertise est difficilement mesurable, et qu’à moins de pouvoir dire “je sors de telle ou telle école super côtée”, ou “j’ai 15 ans d’expérience en agence”, ben c’est super dur d’arriver à s’affirmer assez pour pendre sa place d’expert ou d’experte et imposer nos limites.

Bon, maintenant qu’on a collectivement admis que facturer 500€ pour un site web qui va servir à closer des millionnaires, c’est NON, on va aller explorer comment on fait pour ne plus jamais en arriver là ! (rire)

Les solutions

Et là, je vais te partager vraiment les solutions et les techniques que j’ai moi-même mis en place pour apprendre à m’affirmer et à envisager mon entreprise comme un vrai business qui mérite d’être pris au sérieux.

1. Entraîner ton cerveau à te prendre au sérieux

La première chose, comme on l’a évoqué avant, c’est de changer la narrative dans ton cerveau.Depuis 6 mois, tous les matins ou presque (parfois j’ai la flemme et c’est OK aussi), j’écris dans un petit carnet ou je me dis mentalement : “Je suis une entrepreneuse confiante, je génère de l’argent grâce à mes services et à mon expertise de qualité. Je vis ma vie selon mes propres règles et je me fais passer en premier”.Ça, c’est une technique de développement personnelle que beaucoup d’entrepreneeureuses pratiquent. Elle peut sembler ridicule évoquée comme ça, mais tout le bénéfice tient en une seule chose : faire entendre à ton cerveau une narrative positive et valorisante. Et plutôt que de prendre la chose du côté risible, car oui on a franchement l’air un peu con en le faisant, je t’invite à le prendre comme un cadeau que tu te fais. Autorises-toi à te prendre au sérieux, et à prendre tes rêves au sérieux.

2. S’offrir un cadre légal en béton

La deuxième chose à implémenter, c’est le cadre légal de ton entreprise. J’en parlais dans l’épisode précédent donc je ne vais pas trop m’étaler sur le côté pratico-pratique, mais prendre soin de sa comptabilité et encadrer ses missions légalement de façon rigoureuse, il faut le voir comme un cadeau que tu te fais à toi. Un devis, un contrat clair et précis et des conditions générales de ventes. On détaille tout ce qu’on va faire, ce qu’on ne va pas faire, et quelles sont les responsabilités du côté cliente / client et du nôtre.Pourquoi c’est un cadeau que tu te fais ? Hmm..est-ce qu’en tant que graphiste, tu t’es déjà retrouvé.e à faire 10 fois plus d’allers-retours que prévu sur un livrable ? Est-ce qu’en tant que web designer, on t’a déjà demandé de rajouter 1 page par-ci ou une fonctionnalité par-là ? Et que parce que tu n’as pas défini un cadre et des limites, tu te sens super mal de dire non parce que tu ne veux pas décevoir tes clients / clientes, ou pire, qu’iels ruinent ta réputation si tu OSES dire non et vendre ton âme au diable ? Moi oui. Teeeellement de fois.

Mais quand on le fait enfin, c’est comme un prendre un bain ou aller se faire masser : c’est du SLEF CARE. Mettre tes limites, c’est du self care. Tu n’est pas une charité, tu es une entreprise !Est-ce que tu irais demander à ton expert ou experte en plomberie de t’installer deux robinets pour le prix d’un alors que t’as payé pour un robinet ? Non ! Ben c’est la même chose pour nous.On définit ce qu’on va faire clairement, et si ça dépasse, on fait un avenant au contrat. Point.

Alors je sais bien que c’est difficile, et ça ne se fera pas en un jour. Mais ce sont des petits exercices mis bout à bout qui font la différence sur le long terme. Donc morale de l’histoire : si tu n’as pas encore de cadre légal pour encadrer tes missions, tu sais quoi ajouter à ta to-do liste cette semaine ! (rire)

La 3ème solution, c’est d’oser afficher tes vraies valeurs.

Parce que quand tu oses affirmer ce en quoi tu crois, ce qui te fais vibrer, ce qui t’anime ou au contraire d’horripile dans la vie, et bien les gens qui ne partagent pas ces valeurs ne font simplement pas faire appel à toi. En gros, c’est un merveilleux filtre !Et au contraire, les personnes qui partagent tes valeurs vont non seulement venir vers toi parce qu’elle te feront davantage confiance, mais tu vas aussi pouvoir créer une communauté engagée et sincère, et ça c’est très précieux !

Je sais que ça fait peur. J’ai moi-même longtemps hésité avant d’afficher ouvertement mes valeurs et mon identité par peur de rater des opportunités, de me mettre trop en lumière etc.Et puis finalement j’ai dit fuck off, c’est mon business, ce sont mes canaux de communication, et pour moi afficher mes valeurs c’est aussi une façon de militer et de montrer que oui on peut être une femme queer, anarchiste et transfuge de classe et réussir à se construire un business pérenne et kiffant en se réapproppriant sa place et sa voix.

Donc, moral de l’histoire : OUI la société élitiste et patriarcale dans laquelle on vit fait que c’est plus difficile de s’affirmer en tant que cheffe d’entreprise quand on a une marque créative plutôt que quand on lance une start-up d’investissement immobilier par exemple, mais c’est possible pour énormément d’entre nous, je vais pas dire tous et toutes parce que c’est faux, parfois quand on veut on ne peut pas, mais pour beaucoup c’est possible d’entraîner notre cerveau à changer la narrative dans laquelle on a grandit. C’est pas facile, mais c’est possible d’apprendre à s’aimer assez, à se respecter assez, et à s’autoriser à se prendre réellement au sérieux et construire un business pérenne.

Ça veut pas dire qu’il n’y aura plus jamais de doutes, mais ça veut dire que si tu as un rêves, un idéal de vie, ben ça vaut le coup d’essayer de s’autoriser à le vivre à fond, et à reprendre le pouvoir et l’affirmation en prenant nos expertises et nos talents au sérieux.

Alors avant de se quitter et de continuer à vivre cette semaine à fond, j’ai envie de te proposer un petit exercice moxifié.

Demain matin en prenant ton thé ou ton café ou ton eau citronnée, j’aimerais que tu écrives sur une feuille, que tu te dises à haute voix tout ce que tu as du mal à affirmer dans ton entreprise.Que ce soit tes valeurs, tes offres, tes prix, les personnes avec lesquelles tu ne veux plus travailler, ou au contraire celles avec qui tu voudrais toujours travailler.

Par exemple ça pourrait donner quelque chose : “Je suis une illustratrice talentueuse et mes créations ont de la valeur et je travaille pour des gens qui me choisisse pour moi et pas pour mon prix.”

Ou alors “je suis un designer de marque avec une intuition très forte en laquelle j’ai confiance et je refuse de ne plus mettre mes limites. C’est moi l’expert, et je vais encadrer mes futures missions avec professionnalisme et affirmation, parce que j’ai le droit et que je le vaut bien !”

Alors oui, tu vas peut-être te sentir un peu ridicule au début, mais crois-moi, le pouvoir de l’affirmation, c’est précieux !

On arrive à la fin de cet épisode, j’espère que ça t’a plus et surtout j’espère que ça a pu t’aider à envisager des pistes de solutions pour te sentir plus en confiance dans ton business si actuellement ce n’est pas le cas.

Et si vraiment tu te sens démuni.e face à ta stratégie, que t’as l’impression d’avancer dans le brouillard total ou d’être complètement bloqué.e pour atteindre tes objectifs, et bien j’ai le plaisir de t’annoncer que Moxie Boost reste ouvert tout l’été. C’est mon offre de coaching stratégique et abordable pour les créateurices. C’est 2h d’appel en tête à tête, toi, moi, ta marque, et tes doutes du moment, avec un document stratégique ciblé et plein de conseil à la clé. Si ça t’intéresse, je met le lien en description et je t’invite à aller faire tour sur la page dédiée.

Si tu as des questions, sur cet épisode ou sur un autre sujet, je suis toujours ravie de discuter, de débattre et de s’entraider, donc n’hésite pas à venir slider dans mes DM sur Instagram, tu me trouveras à @ameliegualandris.

En attendant, je te souhaite une excellente semaine, pleine d’audace, et de moxie !!